« Les photos que nous pouvons voir depuis quelques semaines sur les grilles du jardin du Luxembourg enseignent cette relation presque instinctive enracinée dans notre rapport à la montagne en France.
On doit en prendre conscience, nous sommes un pays de montagne et rares sont les pays qui ont une telle diversité et densité de montagne. ..
Quand on voit ces photos on voit la force, la beauté des paysages mais aussi la place de l’homme et la construction d’un territoire en harmonie avec le paysage. Tout montagnard sait transformer une contrainte en force. Notre défi c’est transformer cette force en atout.
Aujourd’hui nous avons des enjeux qui sont très lourds devant nous. La montagne a face à elle deux défis : la métropolisation avec une nouvelle accentuation liée à la mondialisation et le phénomène de concentration des Universités, des équipements économiques et culturels.
Un des enjeux face à cette accentuation de la concentration et de métropolisation est d’éviter cette amnésie face aux politiques publiques et d’aménagement du territoire. Loin des propos « gauche/droite » mais c’est une tendance de recul des outils de l’aménagement du territoire et cette vision de la république recule petit à petit et c’est un immense danger pour la montagne.
Le deuxième défi c’est la gestion de la montagne, de ce patrimoine. Sans dépossession de ceux qui vivent de et dans la montagne.
Faire de la montagne un espace de préservation tout en étant un espace de développement
Faire de la montagne un espace de préservation tout en étant un espace de développement. Nous ne souhaitons pas devenir un conservatoire !
Tous ces travaux conduisent aux travaux fait sur l’ACTE 2 de la montagne. Nous ne pouvons aménager la montagne comme les autres territoires. La montagne est une chance pour les nouvelles solidarités. Elle doit réorienter la solidarité des territoires entre eux. Si on veut veiller sur son patrimoine nous devons avoir une nouvelle solidarité.
La montagne est le château d’eau de la France ne l’oublions pas. Nous veillons sur le bien de l’eau ce n’est faisable que si on nous aide à le faire avec des dispositifs de solidarité avec les autres communes et les autres collectivités.
Le deuxième enjeu est l’accessibilité. A titre d’exemple, je prendrais le cas de l’accès à l’internet haut-débit. Si vous habitez à Paris vous avez l’accès à Internet gratuitement, si vous êtes en territoire de montagne, on vous explique qu’il faudra attendre 20 ans, ou de payer pour accéder à ce bien. Nous connaissons donc une nouvelle forme de discrimination. Hors les touristes qui viennent chez nous sont en demande de ce type de service qui sont des services publics au même titre que ce qu’il y a avait pour l’eau et l’électricité en son temps, ça vaut pour la médecine, et tout plein d’autres chants d’accès à des services publics en général.
La montagne est un espace de vérité !
Le dernier point que nous devons inventer c’est une approche qui permet de défendre le lien qui existe entre le paysage, l’histoire et les gens qui l’habitent. La mondialisation et les nouveaux accords mondiaux en cours de négociation apportent des approches qui permettraient de ne plus lier tout ceci.
La montagne est un espace de vérité dans une époque ou tout est falsifié et changé, nous restons un territoire de vérité. La montagne pourra donc proposer du sens à chacun à une époque ou tout ceci a été effacé.
Plein de défis, plein de danger mais tellement d’opportunités !
* crédits photos Wikipedia / Lepuy
