Au nom des montagnes de France, on essaie toujours de construire un grand discours national unificateur autour de la montagne, pour s’unir, pour faire passer ses intérêts. Mais je crois qu’on ne peut que faire le constat de notre diversité. Du point de vue politique, les montagnes de France, c’est aussi ce constat que les montagnes de France c’est une diversité, des sous spécificités et que chacun se distingue de son vin
Et demain la montagne ?
On entend trois formes de conviction vis à vis du futur de la montagne ;
La première, c’est que demain il faudra affirmer ce qu’on est, la réaffirmation d’un droit, une réaffirmation ontologique de soi même devant le futur pour que l’on puisse rester ce que l’on a toujours été.
Deuxième attitude : s’adapter, être dans une sorte d’ajustement, par innovation de son produit, de ses choix, de son mode de vie, de ses comportements dans une sorte de ruse ; c’est plus compliqué, c’est différents, mais je trouve mon chemin, une attitude très montagnarde qui est de s’adapter et le montagnard le fait assez bien en général.
Troisième attitude, inventer : Si les changements sont profonds dans le futur alors les montagnes de demande demain seront profondément différentes des montagnes d’aujourd’hui
La montagne a une réputation de qualité, de bonheur, de plaisir, les montagnes d’aujourd’hui on en a fait des casi-objets magiques, elles sont toutes dans leur différences le produit d’une époque et d’une économie, à l’époque des ordres monastiques qui a peuplé les montagnes, à l’époque de l’invention du système agro-pastoral (XVIeme), l’époque des grandes forêts royales avec l’industrie des mats et ensuite la révolution de l’hydro-électricité et puis de l’or blanc et de celle du tourisme.
La question est de savoir ce que nous allons inventer aujourd’hui pour le futur. Qui doit être un modèle de co-développement. Si on met les modèles du vivant dans les modèles de demain, sans que l’on prenne la mesure de cette invention. Si on la considère comme de petites conquêtes et de petites innovations ou alors nous n’y sommes pas ….
Ce qui est certain, c’est que les modèles de demain sont du côté du vivant alors qu’au 19eme ils étaient du coté de la technologie et de la machine.
On voit bien aujourd’hui combien le vivant est en train d’alimenter les innovations et les évolutions !
Martin VANIER, 4 juin synthèse Rencontres des Montagnes de France – Sénat